AB SEXTET - Mars 2018

Résidence suivie par Adèle, jeune ambassadrice de la culture à Caen la mer

7 musiciens de MEP avec AB SEXTET

Une transmission de savoir accompagnée du plaisir de la musique

 

Dans le cadre d'un partenariat avec l’école de musique d’Hérouville Saint-Clair, un échange pédagogique a été mis en place. Le groupe AB sextet était présent en résidence le 27-28-29 mars à l’école de musique Musique En Plaine. Répétitions et captations vidéos au programme.

 

En échange de cet accueil, une sélection de sept musiciens de MEP, composée de cuivres claviers et instruments rythmiques, mélangeant ados et adultes ont eu l’honneur et la chance de participer aux deux derniers morceaux de ce funky band lors du concert pro le 30 mars au soir au théâtre d’Hérouville Saint-Clair. C'était un moment important pour ces musiciens en apprentissage : une belle opportunité de mettre en situation leurs connaissances et leurs savoirs auprès du groupe le plus groovy des années 90. Enjoy !

 

 

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Adèle - JAC pour MEP

Photo : le directeur de l’école faisant répéter 2 des 7 musiciens participant à cet échange.

AB SEXTET, la vidéo !

Mise en lumière, capta son et vidéo par les jeunes élèves du parcours technique de Jeff. Un vrai travail de pro !

AB SEXTET - l’interview

Adèle - Dites-nous d’où vient ce nom original d’AB SEXTET ?

 

Pierre Millet - Le groupe a été créé par Gaël HORELLOU, au Lycée Malherbe à la fin des années 90 !

 

Vincent Aubert - Plus tard nous avons commencé à tourner dans le cadre des Jeunesses Musicales de France. A cette époque Gaël nous amène une composition nommée AB qui signifie Anti Balade. De plus sa structure est en AB et non pas AABA* comme c’est la coutume. On remporte alors le concours du théâtre de St Lô, un journaliste vient nous voir et demande : « alors, comment s’appelle le groupe ? ». On se regarde et bon heuuu… Et bien AB est le nom du morceau que l’on n’avait joué, on est 6 donc on s’appelle AB SEXTET ! Cette aventure nous a amener au cirque d’hiver à Paris, ça été le déclencheur de ce qui allait suivre.

Pierre Millet – Je ne me rappelle plus du tout de ce morceau !

 

Pourquoi avez-vous arrêté le groupe durant 14 ans et pourquoi le recréer ?

 

Soni D – On se manquait mutuellement !

 

Vincent Aubert – On a tous eu des projets parallèles et en 14 ans on en a réalisé un certain nombre. Il y avait peut-être un peu de lassitude à l’époque. C’était très fatigant, on gérait tout nous-même, en plus des activités dans le cadre de notre statut d’intermittent… On a ressenti un peu d’essoufflement, de plus j’étais à Paris à ce moment-là. On ne s’est pas dit « on arrête tout », ça s’est doucement estompé et on a fait une trêve de 14 ans… Finalement le retour de Soni et le fait que l’on joue de temps en temps ensemble, la magie a opéré à nouveau.

 

Soni D. – C’est aussi le métier de musicien : exister dans différents univers, ne pas avoir peur des rencontres et des projets, exercer des styles variés, rencontrer des personnes de tous horizons…

 

J’ai été intriguée par l’un de vos instruments, une sorte de coquillage géant ?

 

Pierre Millet – C’est un des plus vieux instruments du monde. On appelle cela une conque marine et l’animal se nomme le Lambi. Celui-là vient des Antilles. On coupe le bout du coquillage, cela fait une embouchure naturelle et généralement on installe un petit boudin pour que cela soit plus confortable. L’intérieur est creux et au niveau du son on n’a pas une grosse tessiture mais on peut varier néanmoins, en tous cas altérer le son en plaçant la main à l’intérieur. Plus grave, plus aiguë. On l’utilise sur 2 morceaux est l’effet est très sympa. La conque est notamment jouée merveilleusement par le tromboniste Steve TURRE, dans le big band de Dizzy GILLESPIE et encore aujourd’hui.

 

Vendredi soir (30/03/18), allez-vous jouer des morceaux de Good Résolution (2001) ?

 

Pierre Millet – Oui, en l’occurrence une grande partie de ce que l’on va jouer est repris de cet album

 

Sont D – Tout est réarrangé donc ce ne sera pas identique à la note près bien évidemment.

 

Pierre Millet – Et 2 morceaux avec 7 élèves de Musique En Plaine ! Dont une reprise que l’on jouait avec le cirque du Docteur Paradis.

 

D’où vous vient cette inspiration pour la musique funk ?

 

Vincent Aubert – Au tout début on a fait comme beaucoup de groupes. Au lycée on reprenait des standards d’Herbie Hancock. Le jazz / Funk nous convenait à tous. On écoutait plein de choses très inspirantes comme Joe ZAWINUL par exemple

 

Pierre Millet – Quand tu es jeune et instrumentiste, faire cette musique-là, (le jazz etc.) pour nous qui avions la pêche, c’était accessible. Gaël qui n’avait que 16 ans à l’époque était déjà un excellent jazzman qui jouait du Charlie PARKER… Ensemble, on était en capacité de faire cette musique très rapidement. C’était assez facile pour nous.

 

Vincent Aubert – On répétait beaucoup. Je me souviens qu’à Saint-Lô on passait pour les intellos de la zik ! Aussi parce qu’on étudiait au conservatoire. Cela dit comparé à des Jazzmen aguerris on passait pour des rigolos. On était aussi un petit peu punk à cette époque.

 

Pierre Millet – Exactement. On a vécu une expérience de groupe de rock en fait ! On avait notre camion, notre sono et on partait dans les cafés, les campings. Pour un groupe qui fait de la Funk, c’était plutôt une démarche de groupe de rock.

 

C’est formidable ! je suis musicienne et étudiante à Malherbe, alors du coup…

 

Soni D – Tu vois le parcours qui t’attend ! (Rires).

 

Pierre Millet – La musique nous a vite exclu du système scolaire. Mais on n’a pas perdu notre temps.

 

A l’écoute de votre album de 2001, j’ai beaucoup pensé aux Jackson Five

 

Soni D – Ha c’est amusant ! C’est vrai qu’il y a une vraie logique.

 

Pierre Millet – Oui. Ce sont des musiques cousines.

 

Sonia Deroche – C’est flatteur, c’étaient des personnes qui bossaient. Les musiciens travaillaient dur, derrière… Un des instrumentistes disait « le plus difficile c’est de faire groover avec peu » Là, tout est dit. Et faire passer énormément au public et aux auditeurs.

 

Vincent Aubert – Il y a quelque chose qui me subjugue encore aujourd’hui avec ce groupe c’est que nous avons réussi à développer un son. Je prends pour exemple notre section (Trombone, trompette et saxophone). C’est une évidence pour nous. Y compris le phrasé, et même le groove est évident lorsque nous nous retrouvons à jouer ensemble.

 

* Une forme AABA est une forme musicale, fréquente dans la chanson, le gospel ou le jazz, construite avec 2 sections différentes : une section A est répétée (AA) avec la même mélodie mais des paroles différentes ; elle est suivie d'une section B souvent appelée « pont » ou « bridge », amenant une dynamique et des harmonies différentes ; la forme se termine par le retour d'une section A. En France le A équivaut au couplet et le B au refrain. Source Wikipedia.

 

De gauche à droite : Ludovic GERMAIN,  Saxophones - Pierre MILLET, Trompette / Bugle - Adèle, JAC - Soni D, Chant lead - Marc CAMUS, Batterie - Vincent AUBERT, Trombone - Alain AUBERT, Basse - Timothée BAKOGLU, Claviers.